Quelles relations entre l’agriculture de service-s, l’économie sociale et l’économie solidaire ?

Revue POUR 2014/1 (N° 221)

a production de services par l’agriculture fait déjà l’objet de plusieurs études dont les approches diffèrent selon qu’on assimile ces services à une diversification, une segmentation de l’activité agricole répondant à de nouveaux marchés, ou à une forme de pluriactivité dans la mesure où il peut être difficile de faire cohabiter sous le même statut agricole des activités de nature, et de chiffres d’affaires, très divers. La production de services interpelle également la notion de multifonctionnalité : s’agit-il pour les agriculteurs de cumuler des fonctions (productives, environnementales, sociales, etc.) en recherchant une rétribution spécifique pour chacune dans une logique de mise en marché ou bien plutôt de considérer toutes les contributions économiques et sociales de l’agriculture dans leur globalité, en faisant reconnaître des services rendus par le métier d’agriculteur (et non à côté ou en plus) ?

À travers un échantillon d’expériences collectées dans différents territoires ruraux, ce numéro de POUR offre un panorama des types de services proposés par des agriculteurs. Au-delà de cet «inventaire », qui n’est sans doute pas exhaustif, il s’agit d’apporter un éclairage sur les évolutions du métier d’agriculteur, les conditions d’émergence et les modes d’organisations qui

permettent le développement des activités de services en agriculture ou encore de questionner le(s) modèle(s) économique(s) dans lequel elles s’inscrivent.

Considérant que ces activités de services ne sont pas qu’un nouveau gisement potentiel de revenus pour les agriculteurs, qu’elles peuvent aussi (voire surtout) répondre à des besoins en matière d’aménagement du territoire, de «revitalisation rurale», d’accueil de nouvelles populations, ce dossier donne la parole à des acteurs divers du monde rural : agriculteurs, animateurs, élus ruraux, responsables associatifs, universitaires, dont les choix peuvent pour certains stimuler, pour d’autres non, une agriculture de services, voire la préservation de l’agriculture.