Transition écologique. Mode d’Emploi.

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Philippe Frémeaux, Wojtek Kalinowski, Aurore Laluq, Editions Les Petits Matins, Paris, France En coédition avec l’Institut Veblen, Paris, France, janvier 2014

Les auteurs de cet ouvrage ne sont pas de ceux qui s’estiment plus profonds en annonçant le pire. Au contraire, notre conviction partagée, à Alternatives Économiques comme à l’Institut Veblen, est que la vraie lucidité consiste à rechercher des solutions et non à se faire le chantre de la catastrophe annoncée.

Il n’en demeure pas moins qu’en ce début de XXIe siècle l’humanité fait face à une alternative majeure : il lui faut s’engager dans la transition écologique tant qu’il en est temps ou continuer à foncer dans le mur comme si de rien n’était, sachant qu’un tel choix nous promet un retour à la barbarie.

C’est un fait, si nous ne parvenons pas à infléchir radicalement les tendances actuelles, nous allons vers des lendemains qui font peur. Les pénuries de ressources qui s’annoncent et les conséquences à venir du changement climatique provoqueront des crises majeures : guerres pour contrôler les dernières gouttes de pétrole, vagues massives de réfugiés climatiques, pénuries de ressources alimentaires multipliant les victimes de la malnutrition et les famines, et bien entendu, en réaction à ces évolutions, exacerbation des tensions sociales bousculant des démocraties déjà fragilisées par la crise économique et sociale.

Pourtant, le pire n’est jamais sûr. Il nous est encore possible de concilier le nécessaire et le souhaitable à condition de rompre avec les logiques actuelles. L’enjeu n’est pas de renoncer au progrès ni au bien-être, mais au contraire de proposer une nouvelle vision du progrès en rupture avec un modèle économique dont la résilience est nulle, parce qu’il suppose une con-sommation effrénée de ressources non renouvelables et provoque une déstabilisation bientôt incontrôlable des équilibres climatiques.

Nous avons voulu montrer dans cet ouvrage que des solutions existent, qu’elles sont même à notre portée. Les obstacles sont nombreux mais renvoient finalement autant à la qualité de nos démocraties qu’aux difficultés matérielles. S’engager dans la transition écologique, c’est en effet à la fois un objectif et une méthode. Il s’agit d’aller vers une société où la démocratie serait renouvelée et étendue, une société plus douce à ses membres, moins inégalitaire, plus attentive aux besoins de tous et de chacun. On voit ici que le projet de société qu’il nous faut construire ne se résume pas au changement de notre modèle économique et de nos modes de vie et de consommation. C’est d’ailleurs à cette condition qu’on parviendra à rendre non seulement acceptable mais désirable un modèle remettant à sa place la consommation de biens matériels pour laisser le champ libre à une quête renouvelée du bien-être, du bien-vivre individuel et collectif.