Portrait 2013 de la finance socialement responsable au Québec

Préparé à l’initiative du CAP Finance : Réseau de la finance solidaire et responsable

Tassadit Zerdani, Marguerite Mendell En collaboration avec Gilles L. Bourque, août 2014

À télécharger : PDF (1,7 Mio)

Résumé :

Le placement responsable a connu une hausse fulgurante de 69,9 % au Québec entre 2010 et 2013, révèle une étude publiée mardi par Cap Finance, un regroupement d’institutions vouées à la finance socialement responsable (FSR).

L’investissement responsable a représenté 274,5 G$ d’actifs, surtout sur les marchés (actions, obligations, etc.), investis selon des critères environnementaux, sociaux et de bonne gouvernance. La majeure partie de ce montant (214,1 G$) concernait les investisseurs institutionnels, comme les caisses de retraite, les compagnies d’assurance et les fondations. Le restant (60,4 G$) provient des gestionnaires d’actifs.

En 2010, les actifs dans ce secteur étaient d’environ 150 G$.

Des projets québécois

Quelque 11,6 G$ ont été investis dans les projets de compagnies québécoises, dont 1,1 G$ dans des entreprises d’économie sociale.

La Caisse d’économie solidaire Desjardins compte pour 58 % des investissements en économie sociale, suivie d’Investissement Québec (25,1 %).

Intitulée Portrait 2013 de la finance socialement responsable au Québec, l’étude a été réalisée en collaboration avec le Réseau de la finance solidaire et responsable, l’Institut Karl Polanyi et l’Institut de recherche en économie contemporaine.

Sa codirectrice, Margie Mendell, économiste et professeure à l’Université Concordia, souligne que plusieurs institutions, notamment le Fonds de solidarité FTQ, le Fondaction CSN et Capital régional et coopératif Desjardins, demeurent d’importants instruments financiers de la FSR.

Le Québec en tête au Canada

« Au Québec, nous avons une architecture financière qui existe depuis longtemps et qui nous distingue des autres régions à travers le Canada. On a créé un écosystème où il y a des institutions qui travaillent ensemble », observe-t-elle dans La Presse Canadienne.

« La société civile, les mouvements sociaux, les syndicats, les coopératives jouent un rôle important en créant des instruments financiers qui ont une influence dans l’économie du Québec. »

L’économiste souligne également que les politiques gouvernementales québécoises ont favorisé l’essor de la FSR.

« L’État québécois joue aussi un rôle important comme partenaire, par exemple avec Investissement Québec, et aussi en fournissant des politiques publiques favorables à ce type de financement », ce qui n’est pas forcément le cas ailleurs au pays, note-t-elle.

« L’appétit d’investir autrement »

Selon Margie Mendell, le regain d’intérêt à l’endroit de la FSR s’explique en grande partie par les nombreuses turbulences économiques de ces dernières années. Aujourd’hui, « les gens ont un appétit pour investir autrement avec leur argent. Les fonds institutionnels et les gestionnaires d’actifs jouent un rôle important en ayant une sensibilité aux critères responsables », souligne-t-elle.

La chercheuse estime en outre que, dans un contexte mondial qui demeure incertain, l’investissement responsable procure davantage de stabilité aux individus par rapport au modèle spéculatif traditionnel, car il s’agit d’un secteur où le rendement est fiable.

Les membres fondateurs de Cap Finance sont la Caisse d’économie solidaire Desjardins, la Fiducie du Chantier de l’économie sociale, Filaction, Fondaction CSN, le Fonds de solidarité FTQ, le Réseau d’investissement social du Québec et le Réseau québécois du crédit communautaire.

Article de www.conseiller.ca

Sources :

www.conseiller.ca