L’économie sociale et solidaire une alternative à l’économie « capitaliste » ? Par Maurice Parodi
Article de RECMA
Maurice PARODI, août 2014
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Résumé :
Depuis une bonne trentaine d’années ont émergé en France, en Europe et à travers le monde, une multitude d’initiatives de création d’entreprises solidaires, dans les jachères, ou dans « l’entre-deux » de l’économie de marché, des activités et services de proximité, des services collectifs, de l’économie sociale instituée elle-même.
En France et en Europe occidentale, les créations ou innovations se sont regroupées ou reconnues sous l’appellation « d’économie solidaire » et ont pris, le plus souvent, la forme institutionnelle d’associations ; plus rarement celle de coopératives ou de simples SARL. En Amérique latine (Argentine, Brésil, Chili, Mexique, …), c’est le terme d’économie populaire qui désigne ce types d’organisations collectives qui relèvent encore, pour la plupart, de l’économie informelle. En Amérique du Nord, on parle de « corporations de développement communautaire » (Etats-Unis) ou d’expériences de « développement économique local et communautaire » qui ont pris souvent la forme juridique de coopératives ou d’associations [12].
En France, tout particulièrement, les mouvements et regroupements de l’économie solidaire ne se reconnaissent pas volontiers dans les grandes organisations fédératrices ou représentatives de l’économie sociale officielle ou instituée (celles qui ont « pignon sur rue ») [13]. Ils s’attachent donc à défendre leur identité propre à partir de leur capacité d’innovation économique et sociale, des nouveaux rapports qu’ils entendent développer entre travail, activités, loisirs, culture, sociabilité (ou comment « faire société », …). D’où les multiples champs d’activité où s’exercent leur créativité, en liaison étroite avec le développement des services de proximité, l’insertion sociale et professionnelle des personnes en difficulté, les créations d’activités, le commerce équitable, l’autoproduction accompagnée (Jardins sociaux d’Amélie ou les Compagnons bâtisseurs de Provence, par exemple, ou la Petite Thumine à Aix-en-Provence), les Systèmes d’Echanges Locaux (S.E.L.), les Réseaux d’Echange des Savoirs (R.E.S.), le Tourisme solidaire (qui se démarque quelque peu du Tourisme social classique).
Un des mérites des mouvements de l’économie solidaire, par rapport à l’économie sociale traditionnelle ou instituée, est d’avoir contribué à faire éclater les notions de travail, d’activités, d’économie formelle et d’économie informelle et par là d’avoir jeté des passerelles entre économie domestique, économie autonome, économie coopérative, entreprises associatives.
Un autre mérite majeur de cette « nouvelle économie sociale » est dans doute d’avoir réveillé les consciences dans le monde de l’économie sociale instituée en décapant les valeurs et principes qui en constituent les fondements : la solidarité, la liberté d’entreprendre, la démocratie interne, la responsabilité sociale interne et externe des « entreprise sociales », les principes d’éducation, d’autonomisation et de responsabilisation des personnes (adhérents, coopérateurs, usagers, « parties prenantes », …) ; toutes valeurs et finalités communes à l’économie sociale instituée et à l’économie solidaire émergente … ;
Sources :
Site de RECMA recma.org