Économie sociale et solidaire: notre chemin commun vers le travail décent
Document de référence Deuxième édition de l’Académie sur l’Économie Sociale et Solidaire (OIT), 24-28 octobre 2011, Montréal, Canada
Nancy Néamtan, Mathieu de Poorter, Leandro Pereira Morais, Bénédicte Fonteneau, Fredrick Wanyama, Carlo Borzaga, Giulia Galera, Tom Fox, Nathaneal Ojong, octobre 2011
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Résumé :
Le premier chapitre se propose de développer une compréhension commune de la notion d’ESS. Il s’ouvre sur une cartographie de l’ESS basée sur les types d’entreprises et d’organisations les plus courants dans ce domaine. Il
décrit ensuite les caractéristiques communes des organisations de l’ESS, en démontrant la cohérence de la notion d’ESS tout en mettant en exergue les diverses formes de manifestation de cette notion. Le chapitre donne
également un aperçu de certaines notions associées et approches appliquées dans le cadre de l’ESS.
Le second chapitre aborde les questions de gouvernance et de gestion des OESS. Les OESS ont en commun l’influence exercée par la propriété collective et les principes participatifs sur leur mode de gouvernance et leurs
opérations. Le chapitre expose également les forces et faiblesses en matière de gestion des OESS, ainsi que les possibilités offertes pour accroître leur efficacité. Plusieurs outils de gestion et de gouvernance sont décrits dans le contexte des réalités quotidiennes de ces OESS.
Le développement de l’ESS est souvent tributaire de la reconnaissance par les politiques publiques de ses particularités et de sa valeur ajoutée sur le plan économique, social et sociétal (formes de gouvernance, assistance
aux populations vulnérables, etc.). Le troisième chapitre présente un échantillon de politiques publiques élaborées dans le but d’appuyer le développement de l’ESS aux niveaux international, national et local. Il décrit également certaines pratiques de référence en matière d’élaboration des politiques publiques.
Pour pouvoir se développer ou perdurer, l’ESS requiert une action collective de la part des organisations et entreprises. Le chapitre 4 porte donc sur la mise en réseau et les partenariats, des facteurs décisifs conditionnant
l’établissement d’une ESS forte, reconnue et visible. Les OESS doivent être enracinées dans la communauté, mobiliser divers acteurs et établir des alliances solides avec les partenaires sociaux et les pouvoirs publics. Elles
doivent également se regrouper sous la forme de réseaux, à l’échelle locale, nationale et internationale. Grâce à ces fédérations et réseaux, elles sont mieux représentées et jouissent de capacités accrues pour collaborer.
Partout dans le monde, nos sociétés se trouvent confrontées à d’énormes enjeux sociaux et économiques. Plusieurs cadres de développement ont été élaborés au niveau international pour répondre à ces problèmes. Le Chapitre 5
étudie la contribution apportée par les OESS à l’un de ces cadres internationaux de développement , à savoir l’Agenda de l’OIT en faveur du travail décent. Il passe en revue les quatre objectifs et piliers de l’Agenda du travail décent puis suggère des champs d’action pour les OESS.
Le Chapitre 6 se propose d’évaluer tout particulièrement le rôle des entreprises sociales dans la promotion du travail décent. Il s’appuie sur l’expérience italienne ainsi que sur des études de cas menées en Allemagne, en Pologne et en Ukraine pour démontrer la diversité des stratégies d’emploi élaborées par les entreprises sociales afin d’offrir et garantir un travail décent pour les jeunes, les chômeurs, les femmes et les handicapés.
On retrouve les entreprises sociales au coeur de l’analyse proposée dans le septième chapitre. Ce dernier introduit le projet pilote SETYSA (Social Entrepreneurship Targeting Youth in South Africa) et précise comment cette initiative a permis de soutenir le développement des entreprises sociales et de faire figurer le thème de l’entreprise sociale dans les programmes établis par les mandants de l’OIT et d’autres parties prenantes, en mettant au point une approche systémique combinant des interventions aux niveaux micro, méso et macro, et en mettant l’accent sur le développement de la capacité des institutions et réseaux locaux. Sont également étudiées dans cette section les conditions dans lesquelles un tel projet peut être reproduit et consolidé.
Dans les pays en développement, la persistance et la croissance de l’économie informelle amènent à s’interroger sur la création d’emplois décents et la possibilité de formaliser ce secteur. Le Chapitre 8 traite du potentiel de l’ESS à favoriser la transition de l’économie informelle vers l’économie formelle. Deux études de cas menées dans le secteur laitier kenyan sont présentées ici afin de démontrer ce potentiel, tout en évoquant les obstacles et les facteurs de réussite qui influencent cette transition.
L’ESS a ceci de particulier que les organisations et entreprises qui la composent poursuivent une finalité à la fois économique et sociale. Mais qu’en est-il de la durabilité de l’environnement ? Le Chapitre 9 étudie le lien qui peut exister entre l’ESS et la durabilité de l’environnement, au travers de la création d’emplois verts, par exemple. Il s’appuie pour ce faire sur des exemples tirés des quatre coins du globe (Bangladesh, Brésil, Indonésie, Mozambique et Afrique du Sud, par ex.), en montrant que les emplois verts concernent un large éventail de profils professionnels,
de compétences et de contextes éducatifs, que l’on retrouve dans l’ESS.
La vocation à la fois sociale et économique des OESS les rend souvent vulnérables sur le plan financier ; il leur est difficile de se constituer des réserves financières ou de couvrir leurs frais d’exploitation. L’ESS ne suscite qu’un intérêt faible, voire inexistant, auprès des investisseurs privés traditionnels. Les OESS doivent le plus souvent pouvoir s’appuyer sur des aides publiques, ce qui nuit à leur autonomie. Le Chapitre 10 examine les différents types de financement (cotisations, fonds apportés par les membres, subventions, dette, participation et quasi-participation) utilisés par les OESS. Il se fonde sur des études de cas ainsi que des documents financiers pour suggérer les éléments constitutifs d’un bon modèle de financement équilibré pour les OESS.
Enfin, le dernier chapitre du Guide 2011 propose d’analyser l’expérience québécoise en matière de développement local communautaire. Cet exemple réussi et novateur a ceci de particulier qu’il met l’accent sur des stratégies ascendantes et des partenariats entre la société civile, les entreprises de l’ESS et les gouvernements locaux, dans des contextes urbains comme ruraux. Il sera démontré comment ces stratégies ont permis d’atteindre des résultats concrets en termes de création d’emplois, d’amélioration de la qualité de vie et de renforcement de la cohésion sociale.
© Centre international de formation de l’Organisation internationale du Travail 2011
Sources :
Site de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) www.ilo.org